dimanche 31 août 2008

Google et la traduction

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Bluffé depuis le début par la percée significative et ultra-rapide de Google dans la traduction automatique, voici longtemps que je prédis ses avancées éclatantes dans le domaine de la traduction, de nature à nous réserver bien des surprises.

À tel point qu'à l'instar de l'opérateur define:, de temps en temps je teste l'opérateur translate: juste pour voir s'il n'aurait pas été mis en place entre-temps. Or il semble qu'avec la translation onebox, le moment est venu ! (Via Google Live).

Apparemment, ça ne concerne aujourd'hui que les expressions courantes, même s'il est probable que cela puisse porter sur tous les termes qui renseignent déjà les dictionnaires de Google.


J'ai testé avec l'italien mais ça ne marche pas encore. Pour autant, il est probable que dès la mise à régime du futur centre de traduction de Google, cet opérateur ira également rechercher les traductions dans les bitextes qui peupleront la mémoire de traduction universelle quotidiennement élaborée par une armée de traductrices et de traducteurs.

Pour rappel, cette mémoire sert également à l'auto-apprentissage de Google, et par bitexte il faut comprendre que l'on a texte source (ou texte de départ) et texte cible (ou texte d'arrivée) en regard l'un de l'autre. Exemple.

Par ailleurs, l'opérateur semble ne pas fonctionner de la même manière que define:, où vous utilisez le terme anglais quelle que soit votre langue.

Alors qu'avec "translate", c'est apparemment l'opérateur qui définit la langue d'arrivée, puisqu'en saisissant translate ordinateur Google interprète directement le sens de traduction français vers anglais, tandis qu'avec traduire computer l'interprétation se fait de l'anglais vers le français.

Donc en nous livrant à un bref exercice de prospective, on peut très facilement imaginer que dans un avenir proche, non seulement Google pourra coupler par défaut l'opérateur à votre profil (en clair, sachant que vous êtes anglais, il vous proposera par défaut des termes traduits en anglais, sauf indications contraires de votre part), mais aussi, et surtout, qu'il pourra puiser pratiquement tous les termes du langage humain, dans toutes les langues, au fur et à mesure que sa notre mémoire de traduction universelle prendra forme.

Alimentée autant par les traducteurs humains qui utiliseront les outils de Google pour traduire, que par ses technos automatisées à grande échelle (à ne pas confondre avec le déploiement d'un système de traduction automatique en entreprise, par exemple), voire par la mise en parallèle des œuvres littéraires qui appartiennent au patrimoine de l'humanité et sont déjà traduites dans de nombreuses langues.

Pour les profanes, mettre en parallèle un texte c'est prendre Les Misérables de Hugo ou votre livre préféré, le segmenter et mettre en parallèle les segments du texte original avec les segments correspondants traduits dans la ou les langues de votre choix (à noter qu'un segment ne correspond pas forcément à une phrase, découpée en plusieurs segments si elle est trop longue, par exemple). Vous faites ça avec français-anglais, et vous avez la mémoire français-anglais des Misérables. Ensuite vous faites de même avec anglais-italien, espagnol-allemand, russe-chinois, etc., et vous obtenez autant de mémoires que de langues dans lesquelles l'ouvrage a été traduit.

La pierre de Rosette est un parfait exemple de textes mis en parallèle. Et pour me limiter à n'en mentionner qu'un seul autre, pensez aux milliers de traductions de la Bible qui existent déjà...

Donc ajoutez-y tous les grands classiques mondiaux déjà numérisés, construisez les mémoires de traduction correspondantes dans les couples de langues dont vous disposez, et vous comprendrez aisément qu'on n'est pas loin de pouvoir mettre en parallèle pratiquement l'ensemble du langage humain, à toutes les époques.

Depuis l'aube de l'humanité, nul n'a jamais été en mesure de faire ça. Jusqu'à Google...

Google et la traduction, on n'a pas fini d'en parler. En fait, on commence juste !


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samedi 30 août 2008

Le graphe social selon Google

Le graphe social selon Google

Après le graphe social de Facebook, voici celui selon Google !



Google Profile now supports Social Graph API, par Chris Messina sur Vimeo.

Ainsi j'ai découvert que nous pouvions tous avoir un profil sur Google, voici donc le mien !

Vraiment, Google profileur en série se ... profile de plus en plus à l'horizon.

Pour autant, jusqu'à ce jour, il me semble que ce "profil Google" était plutôt resté dans l'ombre, mais comme le souligne justement Frederic Lardinois, si Google commence à booster son API, il pourrait éventuellement s'en servir pour présenter "notre profil" comme l'élément central, ou, si vous préférez, comme le référentiel principal de notre identité numérique.

Je ne sais pas trop vers quoi tout ceci peut nous mener, mais les implications pourraient vraiment être énormes, comme toujours avec Google...

Car même si a priori toutes les données prises en compte sont par définition "publiques", une fois qu'elles seront centralisées en quantité (voir ici), cela joint aux phénoménales capacités de Google d'indexer tout ce qui bouge, je vois encore difficilement qui pourra concurrencer la plus grande superpuissance de la planète ! À moins d'un changement radical de culture, mais c'est pas encore pour demain...


Car jamais autant de données "publiques" n'auront été réunies sur - et autour - chacun de nous, et soyez sûrs que Google sait s'en servir...

En attendant, si vous voulez suivre la démonstration :




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Communication de Netvibes aux JO : aucune médaille !

Communication de Netvibes aux JO : aucune médaille !

Netvibes est-elle rentrée bredouille des Jeux Olympiques 2008 à Pékin ? Je vous laisse juges...

Toujours convaincu que la stratégie globale de Netvibes est sévèrement pénalisée par un fort déficit de communication, voici selon moi le dernier exemple en date.

En janvier de cette année, après avoir découvert par le plus grand des hasards l'annonce d'un partenariat Netvibes - Sohu - Maxthon en vue de promouvoir au niveau mondial l'échange des Universal Widgets de Netvibes à l'occasion des Jeux Olympiques de Pékin, je concluais ainsi un billet sur la communication de Netvibes :
Non, décidément, on ne m'enlèvera pas de l'idée que la communication de Netvibes est mauvaise. Ou mal adaptée, insuffisante, comme vous préférez. En tout cas, qu'elle n'est pas à la hauteur d'une société ayant un tel potentiel, une telle envergure, une telle ambition !

Et si un professionnel de la com veut bien me donner son avis, je suis preneur. Parce que là, je sèche !

(...)

Au final, avec toutes ces actus mirobolantes, espérons qu'on en entendra parler !
Vous en avez entendu parler, vous ?

Pas moi ! J'ai entendu parler des résultats mirobolants de ses partenaires, Sohu avec un résultat trimestriel en hausse de 162% (croissance supérieure à 600% d'une année sur l'autre !), boosté par le parrainage des Jeux Olympiques, et Maxthon déclarant dans la foulée que son navigateur bilingue aux couleurs des JO avait été téléchargé par plus de 4 millions d'utilisateurs :


Mais Netvibes, rien, blog muet, zéro pointé.

C'est tout juste si l'on apprend, là encore par hasard, que Sohu a localisé l'API Universal Widget...

Au bout du compte, peut-être en entendrons-nous parler aux prochaines journées de l'Open Web Asia '08, en tout cas il y aura ... Loïc Le Meur, ami du fondateur de Netvibes, Tariq Krim, mais je pense que la société, qui pouvait compter sur la vitrine exceptionnelle des JO, a perdu là une belle occasion de faire parler d'elle. Une de plus...


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jeudi 28 août 2008

Facebook : 100 millions de membres !

Facebook : 100 millions de membres !

C'est officiel ! Mark Zuckerberg lui-même confirme ma seule prédiction pour 2008 !

L'autre, non formulée par la suite, aurait été la fusion-acquisition Microsoft-Yahoo!, il a donc mieux valu que je me taise...

Ainsi, il n'y aura pas eu besoin d'attendre début 2009 pour passer le cap des 100 millions, bien qu'il reste un décalage de 4 millions d'utilisateurs entre l'annonce et les statistiques fournies aujourd'hui sur le site, puisque sur 93 pays recensés, le détail ne totalise "que" 96 024 580 membres.


À comparer à mes précédents relevés pour suivre la croissance impressionnante de Facebook, le plus grand réseau social du monde :

- 20 octobre 2007 : +42 millions (31 pays)
- 20 décembre 2007 : +53 millions (47 pays)
- 9 mai 2008 : +71 millions (54 pays) (8 mars : +63 millions)
- 27 mai 2008 : +74 millions (81 pays)
- aujourd'hui, 28 août 2008 : +96 millions (93 pays)

Si je découvre comment faire une double courbe avec Excel (un truc dans ce genre, avec les millions sur un tracé et les pays sur l'autre), j'essaierai de vous illustrer cette progression. :-)


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mercredi 27 août 2008

The Big Tent - Denver - Colorado - DNC 2008

The Big Tent - Denver - Colorado - DNC 2008

Ce billet naît de la comparaison de deux façons différentes de traiter une info, chez Narvic, et Szarah.

Deux façons à la fois divergentes et complémentaires, deux points de vue originaux, comme toujours quand il s'agit de ces loustics (que Madame me pardonne :-).

Deux rectificatifs aussi : the Big Tent n'est pas une grande tente, comme son nom semblerait l'indiquer, et Google n'en est pas le promoteur. Tout juste un sponsor parmi d'autres, dont Digg et ... Dailymotion !


Voici un peu à quoi ça ressemble (qualité de son déplorable) :



Ici le son est meilleur mais la vidéo moins intéressante. des photos. Vous pouvez également suivre The Big Tent sur Twitter.

Ceci étant posé, il est vraiment intéressant de constater comment Google, pratiquement sans rien faire au plan de la communication, se voit promu organisateur de la chose, alors qu'il n'a rien à voir ni avec les fameux 100 dollars (quand bien même on pourra me rétorquer que c'est grâce aux sponsors que ces prix sont possibles), ni avec le reste. Il leur suffit de laisser dire et laisser faire, tout le monde s'en charge fort bien à leur place.

Et alors même que l'info officielle était en ligne depuis le ... 26 juin !

Ceci dit Google et d'autres sauront très certainement s'inspirer des retombées inattendues de ce sponsoring pour de prochaines occasions, voire pour faciliter l'émergence des nouveaux médias en vue de compenser le déclin du journalisme de terrain de leurs aînés grand public.

Même si en fin de compte, qu'on soit journaliste ou blogueur, les vraies questions restent celles des complémentarités et de la crédibilité de l'information, voire de son asymétrie...


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P.S. Derrière le bureau de réception du Google Lounge, cette inscription : Google retreat...

Tout un programme, qu'on veuille jouer sur les mots ou non !

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mardi 26 août 2008

Strates bloguesques

Strates bloguesques

Une réflexion pour marquer mon retour au blogging après quinze jours de repos, durant lesquels je ne me suis connecté qu'avec grande parcimonie, en n'observant Internet et tout le tintouin que de très loin.

Juste un chiffre sur Adscriptor : samedi 23 août, 80 visites et 92 pages vues. Cela me fait réfléchir au rapport entre valeur d'un blog et tout le travail qu'il y a derrière.

Si les stats de fréquentation sont censées mesurer la valeur d'un blog (car même si ce n'est pas le seul critère, c'est quand même un critère dominant, voire vendeur lorsqu'on parle pub), alors Adscriptor ne vaut pas grand chose. En tout cas pas toute la charge de travail nécessaire. Sans parler de l'absence de considération des ténors de la blogosphère franco-française.

Il va donc me falloir trouver d'autres critères de valeur pour justifier le bien-fondé d'un tel travail. Je n'entends d'ailleurs pas une justification vis-à-vis de mon lectorat, qui prend et laisse au gré de ses envies de façon tout à fait légitime, mais vis-à-vis de moi-même.

Car pourquoi vouloir faire à tout prix du contenu de qualité s'il n'est pas lu ? Ou si peu !

C'est le problème des strates que j'énonçais à Szarah, dont le biberon fut probablement rempli au lait coupé d'un grain de ciguë auparavant mis à macérer dans de la soude caustique (sourire) :
Je trouve en effet qu'il est dommage que le contenu d'un blog se résume au dernier billet publié et que dès qu'un billet a plus d'une semaine il ne vaut plus rien.
Ce n'est pas mon approche, ni mon attente.
Je n'écris pas des billets avec une date de péremption.
Or Internet me semble fonctionner à l'opposé : sur un blog le billet plus récent est la dernière strate s'ajoutant aux précédentes, qui sédimentent les unes après les autres et enfouissent toujours plus profondément des analyses ou des articles qui mériteraient certainement davantage que l'oubli les recouvrant.

En réalité un billet chasse l'autre à la vitesse du Web, c'est-à-dire plusieurs fois par jour, et au royaume de l'éphémère les blogueurs sont rois.

Au détriment du recul, de l'approfondissement et de l'analyse.

En parallèle, dans le cadre de ma recherche de modèles pour passer à Wordpress, sur la page d'accueil de la plateforme je trouve les chiffres suivants, pour aujourd'hui (stats en ce moment même, puisque ça change d'une seconde à l'autre...) : 3 913 485 blogs, 142 371 nouveaux billets, 48 918 920 mots.

Soit seulement 3,64% de blogueurs actifs pour ce 26 août (mais il est vrai qu'on est en vacances, il faudra voir en septembre), avec une moyenne inférieure à 344 mots par billet !
[MàJ - 17 heures plus tard] 3 920 094 blogs, 158 967 nouveaux billets et 50 788 180 mots, soit en gros 4% de blogueurs actifs et une moyenne autour de 320 mots par billet.
Le royaume de l'éphémère, disais-je. Car l'examen des stats enseigne que la recherche par catégorie est pratiquement inexistante, ou si faible que cela en devient négligeable, de même que la recherche plein texte sur tout le contenu du blog.

Comme si un blog n'avait vocation qu'à devenir au bout du compte « un pulvérisateur de dépêches hâtivement traitées çà et là », soit « (r)ien de très intéressant, en somme ». Pour moi.

Espérons que je ferai mieux dans les mois à venir.


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lundi 11 août 2008

Adscriptor recherche un prestataire

Adscriptor recherche un prestataire

Dernier billet avant une quinzaine de jours de congés, rendez-vous fin août-début septembre.

J'en profite pour lancer un appel à un prestataire pour refondre complètement Adscriptor. Ça fait longtemps que je veux le faire et l'idéal dans les délais serait de pouvoir mettre en ligne la nouvelle version du blog début 2009.

Le cahier des charges consiste à passer de Blogger à Wordpress sous une charte graphique qui serait un mélange entre le modèle utilisé par Fred Cavazza (via Wordpress MU, impératif pour pouvoir gérer plusieurs blogs sous une même interface d'administration) et le très élégant Magazine Style Theme, du genre :


Ce n'est pas un absolu, mais ça sert juste à vous donner une idée. Les couleurs de fond qui me plaisent rappellent un peu celles du drapeau européen, le bleu marine profond et le jaune des étoiles.

Ceci dit, autant pour le modèle que pour les couleurs, je reste ouvert à toute suggestion émanant de graphistes de métier.

Si ça intéresse quelqu'un, vous pouvez m'envoyer vos idées à jmleray@studio92.net en m'indiquant la façon dont vous voyez les choses, y compris en me proposant des modèles alternatifs, et en me précisant vos délais et votre tarif. Je vous répondrai dès mon retour, ou dans la première semaine de septembre au plus tard.

Bonnes vacances
(et bon boulot pour les autres :-)


dimanche 10 août 2008

TechCrunch France : sans commentaires !

TechCrunch France : sans commentaires !

Voici plusieurs fois depuis le début de l'année que je publie sur TechCrunch France des commentaires avec un lien dans le corps du message et qu'ils n'apparaissent pas sur le blog tenu par Ouriel Ohayon.

La première fois, c'était en début d'année, je n'ai pas relevé. Par contre ce billet a été le déclencheur d'une diatribe qui m'oppose depuis à Ouriel et que je n'arrive pas à tirer au clair.

Comme je le lui expliquais :
Depuis ce week-end j’ai essayé de commenter trois fois en postant deux liens, aucun de ces trois commentaires n’est apparu, ils sont passés directement à la trappe. Ce qui n’avait jamais été le cas jusqu’à présent.

Avant de t’écrire sur Twitter je t’ai envoyé un courriel @yahoo.com en te demandant le pourquoi du comment, qui est resté sans réponse.

D’où mon message sur Twitter car je ne m’expliquais ni ton silence ni pourquoi les commentaires n’ont pas été publiés, y compris sur ce billet, alors que d’autres commentaires ont été publiés à la suite.

Donc si cela est dû à un problème technique, je te demande pardon, mais sans réponse de ta part et depuis dimanche que j’essaie de faire un lien vers un billet où je te cite, franchement ça commençait à m’énerver.
Ouriel me répondait en concluant ainsi :
je n utilise plus mon email yahoo depuis un moment. mon email est sur ce blog ou sur le mien
quand tu publie un billet avec plus de deux liens il est mis en moderation. mais je n ai rien vu de ton cote.

affaire close…
Un peu rapidement peut-être, car son autre son explication partielle (nous venons de migrer sous Wordpress 2.5.1 il se peut que des bugs soient intervenus) ne m'avait pas vraiment satisfait, d'autant plus qu'au final mes commentaires n'ont pas été publiés de toutes façons.

Jusqu'en début de semaine, où j'ai commenté sur ce billet, de nouveau sans que mon commentaire apparaisse !

Là, j'avoue que je me suis mis en colère :
Ouriel Ohayon,

La malédiction continue ? J’ai commenté ce billet en mettant un lien et mon commentaire n’apparaît pas.
En revanche je vois d’autres commentaires avec des liens.
Tu fais ça à la tête du client ou quoi ?
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai commenté en mettant des liens et où mes commentaires sont passés à la trappe.
Si c’est ton système qui est pourri, change-le.
Si tu ne veux pas que certaines personnes commentent, dont moi, dis-le moi carrément.
Sinon je te saurais gré à l’avenir de publier mes commentaires avec les liens que je mets dedans.
Ça commence à me gonfler sérieusement cette histoire.

JML
Réponse d'Ouriel :
ton commmentaire apparait la. donc je vois pas ou est le probleme? je vois rien dans les filtres. inutile d insinuer que nous censurons des commentaires “a la tete”
Problème ! Car même si mon commentaire apparaît désormais en n° 12, il a clairement été ajouté deux jours après et uniquement parce que je me suis me suis plaint : mon commentaire de protestation était initialement le n° 35, or après la réponse d'Ouriel disant qu'il n'y avait aucune censure, il était brusquement devenu le n° 36 !


Ce glissement d'une place car entre-temps mon commentaire initial avait finalement été intercalé en n° 12 alors que pendant deux jours il n'a pas été publié :


Il a donc fallu 48 heures et une protestation énergique pour qu'Ouriel valide le commentaire, ce dont il se défend : « je n ai rien valide » ! et s'énerve : « tu n arretes pas d insinuer que je ne devoile pas tout. ca commence a bien faire »

Je vous passe ma réponse mais vous livre sa conclusion : « Bonne chance avec tes commentaires. Fin de conversation ».

Vous croyez peut-être que l'histoire s'arrête là ? Que nenni !

Il a publié il y a deux jours un billet intitulé Facebook/StudiVZ: Un procès qui masquait bien une tentative d’acquisition, que j'ai voulu commenter en pointant vers un billet d'Adscriptor écrit en janvier dernier : Facebook va-t-il racheter StudiVZ ?

Vous croyez que mon commentaire a été publié ? Non ! Ça fait plus de 24 heures, et il n'apparaît toujours pas. Par contre j'ai commenté en 5e position, juste après Cetras qui lui a un lien dans son commentaire !


J'ai signalé la chose à Ouriel, qui n'a pas encore daigné me répondre :
Ouriel,

La conversation est peut-être terminée, mais pas le problème !
J’ai commenté avec un lien hier à 16h38′ sur ton billet sur StudiVZ (je mets pas le lien pour que ce commentaire passe automatiquement), et 24 heures après il n’apparaît toujours pas.
Or normalement je devrais être en position 5, juste après le commentaire de Cetras, qui lui a un lien.
Donc à ce stade, que dire ?
Je dois vraiment pas avoir de chance avec mes commentaires !!!
JML
Alors, qu'en dites-vous, censure à la tête du client ou pas ? Personnellement, je ne sais plus que penser...


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P.S. Ouriel, si vraiment cette histoire dépendait d'un problème technique, je vois mal pourquoi il m'affecterait personnellement sans affecter les autres, dont apparemment les liens en commentaires sont régulièrement publiés...

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samedi 9 août 2008

Pourquoi je lie encore les journaux en ligne...

Pourquoi je lie encore les journaux en ligne...

Fin mai 2008, sur le numéro 1951 de 01 Informatique, est parue en page 65 une mini-interview de moi pour donner un avis sur le déploiement d'un système de traduction automatique en entreprise.


Cette interview, qui fait suite au dossier Comment ... ils font progresser la traduction automatique, a été publiée en ligne quelques temps plus tard.

Interview dans le cadre de laquelle j'ai mené en parallèle une réflexion plus approfondie sur la traduction automatique et son déploiement en entreprise.

Donc si vous lisez la partie en ligne, vous verrez que les pages de 01net qui encadrent le corps de l'article ou de l'interview sont truffées de liens qui ont ceci en commun : soit ce sont des liens de navigation interne, soit c'est de la pub.

Mais AUCUN lien externe dans le corps du texte, je dis bien pas UN, ni dans l'article dédié à EADS ni dans la partie intitulée « L'avis du traducteur ».

Dont l'en-tête est le suivant :
Jean-Marie Le Ray, dirigeant de la société de conseil Studio92.eu et de Primoscrib.com

Auteur du blog Adscriptor.com, il est à l'origine de Translation 2.0, un moteur de recherche terminologique multilingue.
Ça fait 4 liens potentiels. Sur 01net, aucun, un beau 0 pointé.

Comme me le confiait récemment le rédacteur en chef d'une publication en ligne, « notre politique éditoriale vise à fournir de l'information sans que l'internaute soit obligé de naviguer hors du site ».

Ce qui est fortement "contre nature", puisque la nature du Web, c'est de lier, via les hyperliens. Le Web en 2008 est un gigantesque palimptexte dépassant 1 000 milliards d'adresses, où plus personne ne peut se targuer d'être LA référence unique.

Or c'est justement là que réside l'un des problèmes majeurs de la presse en ligne, pratiquement autoréférentielle à 100% (voir La chute de la presse traditionnelle), qui persiste à se comporter sur le Web comme s'il s'agissait d'un simple support papier.

En fait, depuis l'origine de la presse, chaque titre a toujours eu comme objectif affiché de devenir LA référence : LA référence dans son secteur économique, LA référence politique, LA référence sociale, locale, régionale, nationale, etc.

Une quête effrénée qui leur a fait perdre de vue au fil des décennies qu'au lieu de devenir LA référence, ils ne sont devenus que des auto-références, de piètres systèmes fermés qui sont leur propre référence et ne voient plus ce qui arrive en dehors de leurs îlots (sites déconnectés). Pour autant, ce qui à la rigueur pouvait passer hier (AVANT Internet) ne passe plus aujourd'hui, et encore moins demain.

Car en ne s'ouvrant pas aux interconnexions sur le réseau des réseaux, ils ne font que répéter un même mode de pensée, désormais dépassé et totalement antinomique par rapport à la logique qui fonde le Web : l'hypertextualité.

C'est à mon avis l'une des principales révolutions culturelles que devront mener les journaux traditionnels sur la toile, où la tribu de la presse est à un tournant, où toutes les anciennes références sautent, et même, pour tout dire, où toute référence n'est jamais acquise mais quotidiennement remise en question : s'il y a fidélité des internautes, elle est uniquement dictée par la continuité dans la qualité. Si demain je commence à écrire de la merde, après-demain je n'ai plus de lecteurs. CQFD !

Des signaux forts arrivent pourtant de tous côtés pour dire aux responsables de presse qu'à « l'ère Google, nous parlons d'une nouvelle société ... transparente, ouverte, publique, fondée sur les interconnexions, les liens, l'écoute, la confiance, la sagesse, la générosité, l'efficacité, les marchés, les niches, les plates-formes, les réseaux, la vitesse, l'abondance » (Jeff Jarvis).

À tel point qu'Outre-Atlantique les professionnels commencent à évoquer la notion de "link journamism", fort bien résumée par ce slogan de Jeff Jarvis : “Do what you do best, and link to the rest”...

Faites ce que vous savez faire, et pour le reste, faites des liens... Un concept natif pour un blogueur mais apparemment novateur pour les journalistes, que Jeff Mignon approfondit en ces termes :
À quoi pourrait ressembler un journal en ligne ?

(...)

Cette idée c’est : et si un journal en ligne était en fait une agrégation de blogs (ceux de la rédac et ceux de la communauté) pour la partie analyse et perspective + des infos brutes sous forme de dépêches + des archives (les articles de la version papiers) + une communauté qui produit de l’info pratique et la conversation.

Il nous semble que le ton blog — spontanéité + liens + réflexion + analyse + conversation — est beaucoup plus adapté à l’écriture pour le web que la pyramide inversée classique de l’écriture journalistique.

Et quand nous analysons les blogs qui fonctionnent dans les médias et ceux qui ne fonctionnent pas, nous constatons que, en général, plus l’écriture est journalistiquement traditionnelle moins ça fonctionne.

Je ne crois pas que les blogs de presse ont un manque de moyen. Je pense qu’ils ont un problème d’attitude… ou, pour certains, qu’ils sont écrits par des journalistes qui n’ont rien à dire. Et quand je dis “rien à dire”, je précise tout de suite “dans le format blog”.

La presse se pose peu — et plus souvent PAS — la question de l’écriture en ligne. Elle reproduit sur le web ce qu’elle sait faire (article + video + audio).

Le web est un nouveau territoire qui appelle des nouvelles façons de communiquer. Le blog est une première forme. Sans aucun doute pas la dernière. D’autres formes sont à inventer. On n’écrit pas pour la radio et la télé comme on écrit pour le papier.

Si le blog disparaît, c’est qu’on aura inventer des formes d’écriture encore plus adaptées au numérique.

En attendant, ce sont les journaux, les radios et les télévisions qui souffrent. Pas les blogs.
J'ai souligné la notion de pyramide inversée, car je l'avais moi-même inversée il y a plus de deux ans pour en faire la règle G + 2H + 5W dans un billet sur la Web écriture.

Donc en mixant mes pensées à celles de Jeff Mignon pour conclure, je dirais qu'aujourd'hui, ce qui manque le plus aux journaux traditionnels, et aux journalistes qui les font, c'est une culture Web, ou mieux, une Web attitude ! ;-)


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vendredi 8 août 2008

Matt Harding dancing at Yahoo!

Matt Harding dancing at Yahoo!

Do you Yahoo!, Matt? Je vous en parlais dès 2006, le Matt's Dancing World Tour était alors sponsorisé par une marque de chewing-gum, et ça donnait « une espèce de gigue très personnelle devant les plus beaux endroits du monde. Exotique et dépaysant. »

Or aujourd'hui, le dernier sponsor en date est ... Yahoo!


Y compris en territoire "ami-ennemi" :-)


Après tous les déboires de Jerry Yang & Co. ces derniers temps, un peu de détente, parce que ça risque ne pas durer...

À noter également Yang en forme de Y!


Juste pour le plaisir, voici les deux vidéos plus célèbres de Dancing Matt, tournées en 2006 et 2008. Toutes les autres sont ici.






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mercredi 6 août 2008

Le centre de traduction Google, ou la mémoire de traduction universelle

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Voici la dernière innovation en date de Google, qui me touche de très près. Révélé par Blogoscoped et découvert par Tony Ruscoe, vieille connaissance et habitué des scoops (en anglais), le centre de traduction de Google est très certainement destiné à révolutionner le monde de la traduction professionnelle (auquel j'appartiens depuis près d'un quart de siècle, le temps passe !) et de la traduction tout court.

Déjà que depuis plus d'une décennie tous les modèles économiques de la traduction volent en éclat les uns après les autres, bien avant ceux du journalisme, sous les coups de boutoir conjugués de la course au rabais, du crowdsourcing et de la concurrence mondialisée sur Internet, de la localisation, de la quadrature du triangle, etc.

Mais cette nouvelle initiative de Google est également une concurrence aussi puissante qu'inattendue pour les places de marché dédiées, dont la plus aboutie est sans aucun doute ProZ (où j'ai été modérateur pendant deux ans), puisque Google se place désormais sur le même terrain. En effet, même si pour l'instant Google a retiré les pages Web de son nouveau service, elles viennent s'ajouter à l'actuel pôle traduction de Google, disponible ici :


qui permet déjà la traduction automatique d'extraits de texte ou de pages Web, la recherche multilingue, la consultation d'un glossaire multilingue, et différents outils qui sont plutôt, pour l'heure, de simples gadgets, du genre :


Cela va changer avec le nouveau centre de traduction, puisque la petite dernière nouveauté de Google, déjà traducteur automatique, est un véritable environnement d'aide à la traduction qui combine en ligne un poste de travail multifonctions, une plateforme de mise en contact et, probablement, de paiements, etc.

Mais le plus important, pour Google, c'est que si l'initiative est adoptée à grande échelle, ce qui est à prévoir, ils pourront capitaliser sur ce qui deviendra rapidement la plus grande mémoire de traduction du monde et l'améliorer au fur et à mesure. Constituée non plus uniquement de façon automatique, mais grâce à tous les internautes passionnés de langues, qu'il s'agisse de traducteurs professionnels ou pas. Il est même probable que le gros du travail sera fait par des amateurs plutôt que par des professionnels.

Ceci dit, je pense qu'il serait judicieux pour les professionnels d'occuper le terrain dès le début, car si Google prévoit de donner une visibilité quelconque aux traducteurs participants, c'est clairement une occasion à saisir, et si vous ne le faites pas, d'autres le feront. Donc autant être parmi les premiers...

Mais voyons de plus près quelle est la "philosophie Google" derrière son Google Translation Center, dont l'URL aboutit sur une page d'erreur mais dont les illustrations sont encore en ligne (pour combien de temps ?) ! Les captures d'écran représentent :

1. Ouvrir un nouveau projet :


Texte associé :
Vous souhaitez publier vos documents dans une autre langue ? Le centre de traduction de Google est la solution plus rapide pour traduire votre contenu : chargez votre document, choisissez votre langue cible et un prestataire parmi notre liste de traducteurs professionnels et bénévoles. Si quelqu'un accepte, vous devriez recevoir votre contenu traduit dès que la traduction sera prête.

Do you want your documents published in another language? Google Translation Center is the fast and easy way to get translations for your content. Simply upload your document, choose your translation language, and choose from our registry of professional and volunteer translators. If a translator accepts, you should receive your translated content back as soon as it's ready.
2. Trouver une demande de traduction/révision :


Texte associé :
Traduire dans votre langue vous passionne ? Cherchez dans notre centre de traduction les demandes ouvertes dans votre langue. Acceptez les demandes correspondantes et utilisez les outils de traduction de Google pour livrer rapidement des traductions de haute qualité.

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Volunteers and professionals translate quickly and well through Google technologies - automated (machine) translation, dictionaries, and other language tools. Best of all, our translation search feature matches your current translation with previous translations, so you don't have to translate over and over again!
Donc, en tant que traducteur de métier, ce que je retiens d'abord de ceci est l'expression "traducteurs professionnels et bénévoles", qui seront ainsi mis en concurrence.

Or la gratuité est un critère difficile à battre, si ce n'est par la qualité. Les pros de la traduction le savent bien, qui luttent constamment contre une baisse des prix permanente avec les seules armes qui leur restent : la qualité et la spécialisation.

Google, qui dispose déjà de la plus grande mémoire de traduction du monde, s'apprête à en démultiplier la portée et la qualité. En mettant "gratuitement" ses outils ultra-performants à disposition des traducteurs contre la possibilité d'exploiter LA mémoire de traduction universelle ainsi créée, c'est évidemment un deal gagnant-gagnant pour Google et ceux qui feront traduire leurs contenus.

Avec au milieu les traducteurs, comme toujours, mais c'est dans leur DNA, puisque de tout temps les traducteurs sont des intermédiaires, des ponts disait Hugo...

Google donne davantage de précisions dans ses conditions de service (ne les cherchez pas, elles ne sont plus en ligne pour l'instant), où il se dégage de toute responsabilité éventuelle :
1. Google Translation Center's Role

Google Translation Center provides a venue for you to enter into and complete translation transactions. Except when you use Google Translation Center as provided in Section 4 (Google and/or its subsidiaries and affiliates may use Google Translation Center from time to time), Google is not involved in any transactions in Google Translation Center. Your interaction with any third party participant(s) or user(s) within Google Translation Center, including payment and delivery of goods and services, and any other terms, conditions, warranties or representations associated with such dealings, are solely between you and such third party participant(s) or user(s) and Google is not involved in such dealings. You agree that Google shall not be responsible or liable for any loss or damage arise out of such dealings.
En clair : le rôle du centre de traduction de Google, c'est de fournir une plateforme de traduction via laquelle des transactions pourront avoir lieu entre demandeurs (y compris Google, le cas échéant) et prestataires, ces derniers dégageant Google de ses responsabilités dans le cadre de leurs accords, contre paiement ou pas, avec des tiers.

De même, dans sa FAQ, Google nous dit que son centre de traduction s'inscrit dans l'effort déployé pour rendre l'information universellement accessible grâce à la traduction (Google Translation Center is part of our effort to make information universally accessible through translation).

C'est librement à la disposition de tous les traducteurs (We provide Google Translation Center tools to all translators), bénévoles et professionnels, ce qui suppose bien sûr un paiement, dans ce dernier cas (via Google Checkout ?).

Selon Google, son service devrait d'emblée être disponible en 40 langues, couvrant 98% des internautes (Google Translation Center supports translations into 40 languages, covering 98% of the world's Internet users).

En conclusion, il est encore bien trop tôt pour comprendre l'impact de ce nouveau service, mais ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit là d'une nouvelle révolution destinée à bouleverser l'univers de la traduction, et, donc, des traducteurs professionnels, qui n'en avaient déjà pas besoin...


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P.S. Puisqu'il en est question, suite à l'annonce par Google Adwords d'Insights for Search, qui donne un aperçu d'ensemble des volumes de recherche par terme(s) clé(s), par répartition géographique, les mots clés connexes, etc., voici l'exemple sur ... "traduction" :



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lundi 4 août 2008

DoC-NTIA - ICANN : rien ne va plus !

DoC-NTIA - ICANN : rien ne va plus !

Première partie
Deuxième partie
Troisième partie :

Nous avons vu dans les épisodes précédents que le Département du Commerce des États-Unis, qui supervise la gestion des serveurs racines du DNS (sans autres précisions) depuis le 28 janvier 1998, vient de taper très fort sur les doigts de l'ICANN, via la NTIA, en accusant carrément l'ICANN d'avoir failli - gravement - à certaines de ses obligations :
- Le DoC estime que l'ICANN se trouve aujourd'hui dans cette situation (suite au désastre RegisterFly) pour n'avoir pas su faire activement respecter les mesures existantes visées dans l'accord d'accréditation des Registres - RAA (version actuelle, qui remonte à mai 2001).

- Les nouvelles propositions d'amendements de l'ICANN, au lieu de remédier à la situation, auront plutôt comme effet d'exacerber le problème que l'ICANN se propose de résoudre, à savoir la protection des déposants de noms de domaine.

- Le DoC est préoccupé par ces propositions d'amendements pour plusieurs raisons :

1. sur le WhoIs, elles contreviennent aux recommandations émises par le Comité consultatif gouvernemental (Governmental Advisory Committee - GAC). (...) Par conséquent, poursuivre dans cette voie et autoriser l'utilisation de services proxy, tel que proposé aux paragraphes 3.4.1 et 3.12.4, est inopportun, étayé par aucune étude sérieuse sur les utilisations - bonnes et mauvaises - des données du WhoIs (contrairement aux demandes du DoC sur la nécessité de mener ce genre d'étude, demandes soumises à l'ICANN en octobre 2007, février et juin 2008), et incompatible avec les principes du GAC.

2. De plus, l'autorisation par l'ICANN de la mise en œuvre des mesures proposées serait en contradiction directe avec l'Affirmation de responsabilités approuvée par son Directoire le 25 septembre 2006...

3. L'ICANN a enfin proposé aux registreurs ... de ne pas faire conserver les données des déposants par un tiers de confiance : une mesure qui dégage de toute responsabilité l'ICANN et le registreur concerné en cas de faillite de ce dernier ou de mauvaise utilisation des données. En revanche, le déposant du nom de domaine qui aura payé un supplément pour utiliser un service proxy perdra son argent et son enregistrement sans aucun recours. Ce qui perturberait le DNS et les systèmes dépendant du fonctionnement ininterrompu du DNS pour les opérations associées à ces domaines.
Une lettre reproduisant le commentaire de la NTIA, publiée juste après le précédent coup de semonce, par lequel le DoC indiquait à l'ICANN n'avoir aucune intention de transférer la gestion des serveurs racines à l'ICANN, en apparente contradiction avec les engagements pris par le gouvernements des États-Unis depuis une décennie.

Donc, si la seconde lettre explique la première (judicieusement intitulée : améliorer la confiance institutionnelle en l'ICANN...), elle ne manque pas non plus de soulever une série d'interrogations et de perplexités sur la transition du DNS à l'avenir, puisque toute cette histoire semble remettre en question 10 ans de "progrès" vers une gouvernance "plurielle" de l'Internet (sans spécifier ce que l'on met au-dedans de "plurielle")...

Maintenant, que cache réellement ce coup de tonnerre dans un ciel apparemment serein (jusqu'à présent, il ne me semble pas que les relations DoC-ICANN aient été si mauvaises au fil des ans), c'est loin d'être clair.

Et justifier que la gestion du DNS doive rester sine die aux mains du DoC en accablant soudainement l'ICANN de tous les maux ressemble plutôt à une tentative de cacher la merde au chat !

Quoi qu'il en soit, pour avoir osé peut-être un peu trop vite réclamer davantage de liberté, la position de l'ICANN me semble aujourd'hui des plus précaires, la gouvernance de l'Internet mise sur une voie de garage et la gestion du DNS verrouillée pour une durée indéterminée aux mains des États-Unis. Car si l'ICANN n'est plus à même d'être choisie pour gérer la transition au moment-même où celle-ci devrait finalement avoir lieu, qui le sera, comment, et quand ?

Le DoC peut bypasser l'ICANN au profit de Verisign, mais pour combien de temps ? Allez, on en reprend pour 10 ans...

Laissez-moi terminer sur cette citation :
The Internet does no longer need the U.S, the U.S needs the Internet.


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dimanche 3 août 2008

DNS : transition, pas transition, that is the question !

DNS : transition, pas transition, that is the question !

[MàJ - 17h30'] Entre la NTIA et l'ICANN, le torchon brûle...

* * *

Dès le "livre blanc" sur le DNS de 1998, la NTIA prend en compte la transition de la gestion du DNS aux mains du secteur privé, à tel point que la dernière section du document s'intitule :
THE TRANSITION

Based on the processes described above, the U.S. Government believes that certain actions should be taken to accomplish the objectives set forth above. Some of these steps must be taken by the government itself, while others will need to be taken by the private sector. (...) A relationship between the U.S. Government and the new corporation must be developed to transition DNS management to the private sector and to transfer management functions.
C'était il y a 10 ans.

Une transition apparemment jamais remise en cause jusqu'à présent, puisque la NTIA lançait une consultation sur le sujet il y a deux ans, à la veille du renouvellement du protocole d'entente (Memorandum of Understanding - MoU) entre l'ICANN et le Department of Commerce (DoC) des États-Unis :
The United States Department of Commerce’s National Telecommunications and Information Administration (NTIA) seeks comment on the continuation of the transition of the technical coordination and management of the Internet domain name and addressing system (Internet DNS) to the private sector.
Ce dont se félicitait Nominet il y a encore 6 mois :
It is clear that an eventual transition to private sector management was envisaged at that time (1998). From more recent public statements made by Department of Commerce senior officers, this appears unchanged.
Une position apparemment intacte jusqu'au revirement de situation de la semaine dernière ! Dont la violence et la soudaineté prennent tout le monde à contre-pied, me semble-t-il, aussi bien l'ICANN que les instances internationales (telles que la Communauté européenne, par exemple).

Alors pourquoi ce changement brusque ? Et pourquoi remettre en question de façon si brutale et unilatérale 10 ans de chemin parcouru dans le sens d'une transition souhaitée et souhaitable ? Je suppose qu'il est encore trop tôt pour que les premières réactions soient rendues publiques (même si ça doit s'agiter dans les couloirs), mais j'ai bien l'intention de suivre tout ça très attentivement.

En attendant je ne peux que m'interroger sur la légitimité du DoC de prendre unilatéralement, et avec tant d'arrogance, ce genre de décision.

Permettez-moi d'abord de répéter - et traduire, cette fois -, le dernier paragraphe de la lettre NTIA :
Le DoC croit fermement qu'il est important de préciser que nous n'avons engagé de discussions avec aucune des parties prenantes pour modifier les rôles respectifs du DoC, de l'ICANN ou de VeriSign au niveau de la gestion de la zone racine, pas plus que nous n'avons l'intention d'entreprendre de telles discussions. Conformément aux déclarations publiques faites par le gouvernement des États-Unis dès 2000, renforcées par le document de 2005 intitulé U.S. Principles on the Internet's Domain Name and Addressing System, le DoC, tout en restant ouvert à la mise en place de mesures opérationnelles efficaces pour répondre aux exigences légitimes des gouvernements en matière de politiques publiques et de problèmes de souveraineté liés à la gestion de leurs extensions pays, ne prévoit pas de transférer à l'ICANN la gestion et l'autorité sur la zone racine de l'Internet, tel que suggéré dans les documents du PSC.
C'est clair et net ! Non seulement nous n'avons engagé aucune discussion avec qui que ce soit, mais nous n'avons pas même l'intention de le faire...

Or dans la mesure où cette transition de la gestion du DNS aux mains de l'ICANN était prévue depuis 10 ans et même inscrite dans les fondements de sa mission (In the Statement of Policy, the DOC stated its intent to enter an agreement with a not-for-profit entity to establish a process to transition current U.S. Government management of the DNS to such an entity...), on ne peut que se demander quelles sont aujourd'hui la nature et la raison d'être de l'ICANN !

Le président de l'ICANN doit se le demander également, puisque Peter Dengate Thrush a eu beau rappeler dès janvier les termes mêmes du "livre blanc" :
The U.S. Government is committed to a transition that will allow the private sector to take leadership for DNS management…The U.S. Government would prefer that this transition be complete before the year 2000. To the extent that the new corporation is established and operationally stable, September 30, 2000 is intended to be, and remains, an "outside" date.
et qu'il y a eu pas moins de 13 rapports d'étapes en 9 ans sur les responsabilités contractées par l'ICANN et sur sa capacité à y faire face, il conclut par deux questions clés :
1. Is Transition still the goal?
2. What is the next step to transition?

(La transition est-elle encore le but, et quelle sera la prochaine étape ?)
en interpelant directement le gouvernement US :

- depuis 10 ans, nous avons rempli les missions que vous nous aviez confiées ;
- au terme de cette période et au terme du Joint Project Agreement de 2006 (ou accord conjoint de projet), sur le postulat de cette réussite, la gestion du DNS devait être transférée à l'ICANN :
The U.S. Department of Commerce (Department) has an agreement (the Joint Project Agreement) with the Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) for the purpose of the joint development of the mechanisms, methods, and procedures necessary to effect the transition of Internet domain name and addressing system (DNS) to the private sector.
Le JPA était un instrument nécessaire, mais maintenant, faute de conclusion, il risque laisser croire que c'est le gouvernement US qui gère et supervise le DNS au jour le jour :
But now, the JPA contributes to a misperception that the DNS is managed and overseen on a daily basis by the U.S. government.
Donc, en fait, la fin de non-recevoir opposée par la NTIA dans sa lettre répond sèchement aux deux questions posées par Peter Dengate Thrush, mais pas forcément dans le sens auquel on aurait pu s'attendre après 10 ans de cheminement.

Marche arrière, toute ! Sur quels motifs ? Avec quelle légitimité ? Déjà que dans cette histoire la légitimité de l'ICANN et du gouvernement américain est fortement contestée depuis le début, c'est pas la réponse de la NTIA qui va aider à clarifier les choses !

Dès 1999, lors d'une audition devant le Comité en charge du Commerce de la Maison Blanche, Jonathan Zittrain concluait ainsi son discours :
L'ICANN a hérité d'une situation extraordinairement difficile, où tout le monde en attend beaucoup alors qu'elle n'a qu'une infime marge de manœuvre sur les prises de décision.

ICANN has inherited an extraordinarily difficult situation, with high expectations all around, and with almost no discretionary room to move.
Et de mentionner trois alternatives possibles en cas d'échec de l'ICANN :
  1. Une nouvelle entité "fille de l'ICANN" chargée d'améliorer les points où l'organisation aurait failli - option jugée peu probable ;
  2. Une entité intergouvernementale, compte tenu de la nécessité pour le gouvernement US de ne plus faire bande à part (It is hard to imagine the U.S. government alone trying to continue domain name system management responsibilities for the very reasons stated in the White Paper) ;
  3. Laisser faire le marché (a battle would be fought by existing market players for control of the current root) - option tout à fait irréaliste aujourd'hui...
Donc, sur ces trois options, seule la seconde pourrait éventuellement être parcourue, puisque les deux autres n'ont plus absolument aucun sens.

Mais soit que l'on reconnaisse la réussite de l'ICANN et que le Doc lui transfère la gestion du DNS, soit que l'on reconnaisse son échec et qu'on opte pour la création d'une entité de gestion intergouvernementale (et inter-gouvernements), la conclusion est la même : le gouvernement des États-Unis ne peut plus faire cavalier seul !

Ou comment justifieraient-ils qu'après avoir dit et répété à maintes reprises la même chose pendant 10 ans, ils changent brusquement d'avis et décident unilatéralement d'étendre leur emprise sur Internet à la face du monde ?

Bof, apparemment, ils ne daignent même pas justifier leur revirement, la lettre NTIA en témoigne, qui dit juste entre les lignes : c'est comme ça, et pas autrement ! Même si...

Comme dit Martin, les bras m'en tombent. :-)

Pourtant s'ils ne comprennent pas seuls qu'ils ne pourront longtemps soutenir une telle position, intenable (y compris légalement), il faudra quand même bien que quelqu'un le leur dise et leur explique avec vigueur. Nous verrons. Notamment les réactions de l'Union européenne.

En tout cas, le dossier sera chaud pour le prochain Président des États-Unis...


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P.S. Rien ne va plus entre la NTIA et l'ICANN : suite au désastre RegisterFly, la réponse de la NTIA est franchement hostile vis-à-vis de l'ICANN, en se terminant sur cette phrase :
This will cause disruptions to DNS and those systems that depend upon the DNS’s continued uninterrupted operation associated with those domains.
Ceci explique cela ? Quoi qu'il en soit, cette lettre apporte des éléments de réponse à la remise à plat probable des relations NTIA - ICANN... [Début]

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