lundi 30 avril 2007

Le traducteur et l'ego de Sarko

Le traducteur et l'ego de Sarko

Ce n'est plus Ego, Hugo, c'est Ego, Sarko !

[MàJ - 24 oct. 2007] Apparemment, la traduction automatique ne fait pas mieux, Google s'obstinant à traduire Sarkozy par Bush...

Qu'est-ce qui a bien pu se passer dans la tête du traducteur pour qu'il dérape de la sorte ? En effet, la semaine dernière, voici ce qu'ont pu découvrir les américains en lisant le sous-titrage du discours de Nicolas Sarkozy :
to rally my inflated ego so that we can that we can build that dream
que l'on pourrait rendre en français par :
ralliez-vous à mon égo surdimensionné pour que nous puissions que nous puissions (sic !) bâtir ce rêve
alors que le traducteur était censé traduire ces mots du candidat : « j’invite tous les Français (...) à s’unir à moi. »


Source : French Morning

Selon France 2, cocktail surmenage + bug informatique, dans ces cas-là, on rattrape comme on peut, en espérant que cela ne contribuera pas à remettre en cause la diffusion gratuite de la chaîne, ce qui serait franchement dommage pour la propagation du français aux États-Unis...

En tout cas, lorsqu'on parle de la responsabilité du traducteur, voici un cas d'école, dans la rubrique « À ne pas faire ! »


Partager sur Facebook

, , , , , , , ,

mardi 24 avril 2007

Le sens et la valeur des mots

Le sens et la valeur des mots

Post-scriptum en forme de digression sémantique sur ma trilogie consacrée au premier tour des élections présidentielles 2007 :
  1. Le but de la loi en France est-il uniquement de faire peur aux gens ?
  2. Estimations du premier tour : duel Sarkozy - Royal
  3. Le nuage de Tchernobyl

* * *

À mon avis, sur un blog, il faut se garder comme de la peste des sujets qui fâchent, tels que la politique et la religion, mais on ne peut pas non plus toujours faire comme l'autruche, d'autant qu'il y a des circonstances où parler est nécessaire, voire impératif et/ou vital.

Je pensais donc en avoir fini avec l'argument pour en revenir aux grandes questions qui font évoluer le Web, comme GYM et autres, mais le commentaire d'un certain Marc (j'aurais d'ailleurs préféré qu'il soit moins anonyme vu qu'il se réclame de grands principes...) m'amène à m'interroger davantage sur ... le sens et la valeur des mots. Des mots qu'on utilise tous les jours et dont je me dis qu'on ne sait plus très bien le sens dont ils sont devraient être porteurs et les valeurs qu'ils sont censés véhiculer.

Une grande confusion règne autour des mots, et les publicitaires et politiques de tous bords - hommes et femmes - ont une immense responsabilité dans cet état de chose. Car pour le traducteur-poète (ou poète-traducteur...) que je suis, tant par vocation personnelle que professionnelle, qui réfléchit au sens des mots à longueur de journée, cela me crève le cœur de voir qu'il sont employés sans égard, fourvoyés dans une approximation scientifiquement entretenue, de sorte qu'on puisse aisément leur faire dire blanc ou noir en fonction du contexte, des opportunités, des intérêts du moment. Cela permet de mieux déstructurer la culture et l'esprit des populations, tout en les désinformant par une propagande habile, qu'elle soit marchande ou politique, je le répète.

Or il en va des mots comme de la nature. On n'en abuse pas sans générer de grandes catastrophes, et lorsque vous vous y attendez le moins ils se retournent contre vous. Dans son travail intitulé LTI - Lingua Tertii Imperri (La langue du IIIe Reich), Victor Klemperer, qui mène une réflexion approfondie et sans concession sur les mécanismes du langage totalitaire, cite en exergue ces mots de Franz Rosenzweig : « La langue est plus que le sang. »

Dès le premier recueil que j'ai écrit (il y a une vingtaine d'années), non publié, comme tous mes ouvrages poétiques, qui s'intitule « L'Écorché vif » :


réminiscences de ma vie aventureuse et vagabonde, je tentais de redonner un sens - le leur ou le mien - aux mots, à ceux que l'on parle, que l'on écrit, à ceux que l'on reçoit, aux mots, en somme, à travers lesquels on s'efforce de communiquer, les fameux "mots de la tribu"
en poursuivant délibérément le rêve de la perfection
l'utopie réalisée d'un texte qu'il n'y aura plus à reprendre - jamais !
Comme le petit Prince de sa rose, je me sentais de nouveau responsable pour chaque mot, pour l'usage propre de chaque mot..., responsable pour
enchâsser chaque parole dans son acception profonde - on n'y saurait en changer une seule sans briser l'équilibre subtil du recueil -, tantôt première tantôt plus actuelle

(combattre l'inadéquation du parler en redécouvrant la ligne de partage entre les antiques beautés de la "vieillerie langagière" et les nouveaux trésors de la langue moderne, davantage ouverte et "démocratique")

inventer une signification plus proche par quelques néologismes, contextuels ou non (plasmer)

masculiniser des substantifs injustement féminins depuis des millénaires (prostitué ou parturient...)

utiliser les vocables les plus humbles en leur rendant le discernement qu'ils ont désappris, leur native splendeur fanée d'avoir été trop longtemps prononcés, galvaudés
vulgariser la poésie, enfin

faire de la langue poétique
une langue charnelle
une langue humaine !


* * *

Donc vous comprendrez que lorsqu'on m'accuse d'être irresponsable et irrespectueux, voire de crime, je m'empresse d'analyser ces mots pour voir ce qui se cache derrière, et, plus grave encore, pour voir s'ils ont quelque fondement de vérité ou s'ils sont totalement farfelus.

Concernant les deux premiers, irresponsable et irrespectueux, ça me rappelle un slogan de la SNCF qui disait, si je ne m'abuse, « le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous », ou quelque chose dans ce genre.

Or que signifie "tous" ? Tous les français, ou tout le "monde", toute l'humanité ? Idem dans le cas qui nous occupe. À quel titre serais-je plus irresponsable et irrespectueux que des millions de belges, de suisses ou autres, qui pouvaient légalement et légitimement relayer les sondages dès 18h sans l'être pour autant, irresponsables et irrespectueux ? Et quid d'un respect ou d'une responsabilité changés en irrespect et irresponsabilité juste selon qu'on se trouve de part ou d'autre de la frontière ? En vertu de quoi, donc, m'accuser de la sorte ?

Probablement en vertu du "discours officiel", j'imagine. Dont les tenants menaçaient :
"l'annonce faite par certains blogueurs de vouloir délocaliser leur site à l'étranger n'est pas une issue de secours car la loi pénale française est applicable à tout crime commis par un Français hors du territoire de la République."
Un crime, bigre ! Quel gros mot ! J'aurais donc commis un crime. Qu'est-ce à dire, de quoi parle-t-on ? Car j'imagine qu'en l'espèce la définition doive être recherchée moins dans les dictionnaires que dans le code pénal, dont l'article premier fait la distinction suivante :
L'infraction que les lois punissent des peines de police est une contravention.
L'infraction que les lois punissent de peines correctionnelles est un délit.
L'infraction que les lois punissent d'une peine afflictive ou infamante est un crime.
Donc ici le crime n'est pas défini en lui-même, mais par rapport à la peine - afflictive ou infamante - dont est passible l'action considérée. Définition dont on notera l'actualité au passage, puisqu'elle remonte au mois de février 1810, il y a bientôt deux siècles. Comme je le disais en réponse au commentaire dudit Marc, à l'heure d'Internet, il serait peut-être temps de remettre les pendules à l'heure...

Mais ce qui me gêne le plus, dans ce discours "officiel", c'est qu'il est faux et trompeur, au sens où il tente d'effrayer pour mieux induire en erreur son destinataire.

Je ne ferais certes pas concurrence à Maître Eolas pour tenter d'expliquer, sur le plan du droit, en quoi la phrase "la loi pénale française est applicable à tout crime commis par un Français HORS du territoire de la République" est incompatible avec le principe d'une loi explicitement censée ne s'appliquer QUE sur le territoire de la République, j'en serais bien incapable, mais personnellement j'y vois une contradiction manifeste dans les termes. Car si la loi en question dit n'être applicable qu' "au territoire concerné" et non pas ad personam, je ne vois dans cette déclaration rien de plus qu'une tentative d'intimidation fallacieuse. À moins que ces propos n'aient été déformés par les journalistes qui ne les auraient pas rapportés de façon fidèle, auquel cas...

Mais s'ils sont véridiques, mon opinion est qu'on confond les torchons et les serviettes.

* * *

Nous revoilà donc au point de départ, le sens des mots et leur valeur. Deux qualités - sens et valeur - que je n'ai pas choisies au hasard, car si elles peuvent paraître redondantes, sur Internet elles acquièrent une signification toute particulière et doivent être bien dissociées.

Sur le Web, en effet, le sens des mots est une chose, et leur valeur une autre. Valeur marchande, s'entend. Puisqu'à l'instar des biens et services, maintenant ils s'achètent et se vendent !!! C'est ainsi qu'on a pu associer « racaille & Sarkozy » sans y trouver rien à redire. Et pourtant... Du reste, je ne cite qu'un des mots clés parmi les plus cités (cités, justement, banlieues, etc.) et citables...

Un exemple parfait pour expliquer comment les mots peuvent être aussi dangereux à manier que l'explosif. Voilà pourquoi des textes tels que celui-ci me dérangent profondément. Je pourrais le reprendre dans son intégralité en le démontant paragraphe par paragraphe, phrase par phrase, pour en mettre à jour les rouages manipulateurs, les incohérences flagrantes, les faussetés doucereuses, les finalités à peine masquées (mieux ferrer le gogo). Peut-être un jour, quand ma colère retombera, si elle retombe (car impossible d'écrire objectivement sous son emprise), mais ce n'est pas pour demain.

Conclusion

Nul ne peut user et abuser impunément des mots, qu'on s'appelle Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal (ou qui pour eux) ne change rien à l'affaire. Ayez toujours cette vérité à l'esprit lorsque vous vous adressez aux françaises et aux français (ce que vous ferez souvent dans les deux semaines à venir), pour peu que la sincérité ait encore cours en politique.


, , , , , , , , , , ,

lundi 23 avril 2007

Le nuage de Tchernobyl

Suite et fin de ma trilogie consacrée au premier tour des élections présidentielles 2007 :
  1. Le but de la loi en France est-il uniquement de faire peur aux gens ?
  2. Estimations du premier tour : duel Sarkozy - Royal
  3. Le nuage de Tchernobyl
Post-scriptum : Le sens et la valeur des mots

* * *

Il y a 21 ans presque jour pour jour, le 26 avril 1986, avait lieu la catastrophe de Tchernobyl après l'explosion du réacteur n° 4 de la centrale ; 20 ans plus tard, selon l'IRSN, « Les rejets de particules radioactives durent 10 jours. Le vent tourne pendant cette période, entraînant le panache dans toutes les directions. Ce sont les rejets du 27 avril qui touchent la France entre le 30 avril et le 5 mai 1986. »

Pourtant à l'époque, en France il semble que les retombées du nuage radioactif se soient arrêtées aux frontières... L'origine de cette "image" étant probablement due au communiqué 86/CAB/010/RR publié par le Ministère de l'agriculture le 6 mai 1986, qui commence ainsi :
Le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radionucléides consécutives à l'accident de la centrale de Tchernobyl.
Une "image" sûrement renforcée par ce communiqué de la Ministre de la Santé d'alors, Michèle Barzach, publié 10 jours plus tard :
« À la suite de l’accident survenu à Tchernobyl le ministère délégué chargé de la santé et de la famille, interrogé par le public au sujet de divers domaines de la vie courante, rappelle et confirme ce qui suit :
La santé publique n’est aucunement menacée par les conséquences de cet accident.
Les activités courantes peuvent donc être poursuivies sans précautions particulières, notamment :
- alimentation : ...
- activités en plein air : ...
Aucune précaution particulière ne s’impose donc.
 »
Une "vérité officielle" d'abord battue en brèche par de nombreuses personnalités (je me rappelle même vaguement un sketch de Coluche), et largement démentie de façon tout aussi officielle par la suite, comme le montre clairement le dégradé orangé témoignant de la pénétration du nuage (retombées moyennes de césium 137 sur les surfaces agricoles...) :


Lire, entre autres, les Preuves du mensonge pour en savoir plus...
signé par Corinne Castanier, directrice de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité).

* * *

Mais pourquoi donc associer cette histoire à mes deux précédents messages, me direz-vous ? En fait, contrairement aux apparences, cela n'a rien à voir avec le binôme Tchernobyl-Sarkozy, mais plutôt avec la métaphore de la frontière.

Exactement comme ce qui s'est passé hier, à savoir qu'il était interdit à toute personne résidant sur le territoire français (métropole, Dom-Tom, etc.) de relayer les sondages dès 18h, sous peine de sanctions terribles (75 000 euros d'amende par infraction constatée, c'est quand même pas à la portée de tout le monde ! À ce compte, mieux vaut rouler bourré, on risque moins, quitte à faire plus de dégâts...). Par contre, vu qu'on ne peut quand même pas interdire ça à presque 7 milliards de terriens qui a priori se foutent pas mal de notre cuisine franco-française, les 6 milliards 940 millions de personnes restantes vivant en dehors de nos frontières pouvaient le faire sans problème.

Donc moi ce que j'en dis, n'en déplaise à Versac et aux autres fiers porte-parole de l'orthodoxie citoyenne, c'est qu'à l'heure d'Internet tout ça n'est qu'une pantalonnade, archaïque et anachronique, dénuée de fondement et du moindre bon sens. Si on veut pas communiquer les sondages à 18h, on les sort pas. Un point c'est tout.

Et on va pas faire chier les gens en les menaçant de sanctions ridicules. Car mesdames et messieurs les législateurs, sachez-le, ce n'est pas par la peur qu'on éduque le citoyen à prendre ses responsabilités, c'est par le dialogue et la pédagogie.

Évidemment, quand on pratique la langue de bois à longueur de journées avec votre maestria, après ça devient difficile de faire la part des choses. Et il ne sert à rien de se gargariser et de nous gargariser avec de belles paroles malheureusement vides de contenu sur la France libre, les citoyens libres, etc. etc.

Liberté mon cul ! N'évoquez pas ce que vous ignorez. Quant à l'égalité et la fraternité, n'en parlons même pas. Vos discours sont comme notre devise : de belles paroles ... vides de sens. Tiens, ça me rappelle un poème que j'ai écrit il y a longtemps sur le sujet, juste pour essayer de redonner un peu du sens perdu aux grands mots que vous employez à tort et à travers, sans trop réfléchir, si ce n'est à vos intérêts :

Errant parmi les décombres d'un champ de bataille
dont les sillons abreuvés de sang
- importait-il encor que celui-ci fût pur ou impur ?
n'étaient plus ensemencés que par les morts et pour les vers
où tout était silence où tout était désolation
un murmure jailli d'un gargouillis
me fit me retourner :

« Poëte »

Un porte-drapeau-en-lambeaux m'apostrophait
les mains et le regard tendus
à bout de force et à bout de vie
avançant sa bannière en pièces
en prononçant ses ultimes paroles :

« Poëte, porte-la partout et toujours
contre ton cœur :
c'est la Liberté ! »

Bleu

Lisant un journal d'encre noire
où je cherchai la raison de tous ces morts
interdit, je m'arrêtai de l'avoir trouvée :
« Ils étaient trop différents »
concluait un porte-parole de la Normalité !
« Différents de quoi, de qui ? » - pensai-je
Mais point n'était la question...
Vu que les révolutions sont faites
pour supprimer les différences
elles commencent par se débarrasser
des différents !

Les hommes prétendront-ils longtemps encore
édifier sur des himalayas de cadavres
l'Égalité ?

Rouge

Il restait les soi-disant vivants
à la poursuite de leurs ombres
et je me demandai
dans leur frénésie à tous
de bouger et de faire
qu'avaient-ils effectivement fait
de la Fraternité ?

Blanc

Depuis ce jour-là
sur toutes les routes de par le monde
un enfant-poëte ignoré
égosille dans son porte-voix cassé
tantôt hurlant tantôt à bout de souffle
pour raconter aux hommes

la Liberté la Fraternité l'Égalité



Jean-Marie Le Ray

P.S. Je m'en voudrais de parler du sens des mots sans vous citer ce chez-d'œuvre de grandiloquence et de démagogie affligeantes, tendance cynique-libéral-populiste – n'est pas Victor Hugo qui veut ! –, comme je le commentais sur le blog de Jules, qui a certainement plus de délicatesse que je n'en ai...

, , , , , , , , , , , , , ,

dimanche 22 avril 2007

Estimations du premier tour : duel Sarkozy - Royal

Estimations du premier tour : duel Sarkozy - Royal

Deuxième partie de ma trilogie consacrée au premier tour des élections présidentielles 2007 :
  1. Le but de la loi en France est-il uniquement de faire peur aux gens ?
  2. Estimations du premier tour : duel Sarkozy - Royal
  3. Le nuage de Tchernobyl
Post-scriptum : Le sens et la valeur des mots

* * *

[MàJ - 20h35'] Je viens de voir le résultat des sondages officiels sur RAI2, 30% à Sarko contre 25,2% à Ségo, donc les estimations de Romandie.com étaient un peu trop optimistes à gauche, et les fourchettes annoncées sur leTemps.ch plus réalistes. À part ça c'était bon. Il n'y a plus qu'à attendre les résultats définitifs. (franchement, tout ce foin et tant d'encre versée pour deux heures d'écart, on nous prend vraiment pour des cons. Enfin, c'est mon avis...)

[MàJ - 22h45'] Toujours en regardant la télé italienne, j'ai entendu qu'aux trois quarts du dépouillement Sarko progressait presque à 30,5% tandis que Ségo passait légèrement en dessous de la barre des 25%. Dommage ! J'ai même été surpris de savoir que déjà un premier sondage sur le deuxième tour donnait Ségo perdante à 46% contre 54% à son adversaire. Redommage ! Qu'en conclure ? Que la France, et, surtout, les françaises et les français auront celui qu'ils se méritent. Perso je préférerais "celle", mais ça, vous l'aviez compris...

* * *



* * *

Ségo - Sarko, apparemment, c'est parti ! Selon Romandie.com, les premières estimations donnaient à 18h 26,5% pour Nicolas Sarkozy et 26% pour Ségolène Royal.


Je ne peux pas recouper pour l'instant car tous les sites en Belgique ou en Suisse ne répondent pas. Donc à prendre tel quel.

Je vais continuer à me renseigner pour tenter d'obtenir davantage d'infos. À +.

[MàJ - 18h35'] Bon, je viens d'avoir accès au site letemps.ch qui a mis en ligne une page plus légère et donne les fourchettes suivantes :

Sarkozy : 26-30%
Royal : 23-27%

Bayrou : 16-20%
Le Pen : 11-14%

C'est déjà ça, on devra pas revivre le cauchemar d'il y a cinq ans...


, , , , , , , , , , , , , ,

samedi 21 avril 2007

Le but de la loi en France est-il uniquement de faire peur aux gens ?

Le but de la loi en France est-il uniquement de faire peur aux gens ?

Début de ma trilogie consacrée au premier tour des élections présidentielles 2007 :
  1. Le but de la loi en France est-il uniquement de faire peur aux gens ?
  2. Estimations du premier tour : duel Sarkozy - Royal
  3. Le nuage de Tchernobyl
Post-scriptum : Le sens et la valeur des mots

* * *

La blogosphère française bruisse de la polémique entre partisans et opposants de diffuser les résultats des premiers sondages, voire uniquement des "bruits de couloir", sur l'élection présidentielle dès 18 heures demain, dimanche 22 avril 2007. Partisans et opposants étant respectivement représentés par Guy Birenbaum, Karl Zéro et Jean-Marc Morandini d'une part, Versac et Daniel Schneidermann de l'autre.

Et les tenants de la "loi" de monter au créneau, tel le Ministre de l'Intérieur ou Monsieur Gilles Bachelier (CNCCEP), qui menace  :
"l'annonce faite par certains blogueurs de vouloir délocaliser leur site à l'étranger n'est pas une issue de secours car la loi pénale française est applicable à tout crime commis par un Français hors du territoire de la République."
Ce qu'il oublie de préciser, en mentionnant l'article 11 de cette même loi du 19 juillet 1977, c'est que l'article 14 (modifié par la Loi n°2007-224 du 21 février 2007 art. 8 I, donc il y a très exactement deux mois) dit textuellement ceci :
La présente loi est applicable en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, dans les îles Wallis-et-Futuna, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Mayotte, aux élections mentionnées à l'article 1er.
Pour l'application du dernier alinéa de l'article 11 dans les collectivités mentionnées à l'alinéa précédent, il y a lieu de lire respectivement : "en Nouvelle-Calédonie", "en Polynésie française", "dans les îles Wallis-et-Futuna", "à Saint-Pierre-et-Miquelon", "à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin" et "à Mayotte" au lieu de : "en métropole".
Tout ceci dans l'intention probable de préciser la notion de "métropole", reprise dans l'autre disposition brandie comme la foudre, l'article L52-2 du Code électoral :
En cas d'élections générales, aucun résultat d'élection, partiel ou définitif, ne peut être communiqué au public par la voie de la presse ou par tout moyen de communication au public par voie électronique, en métropole, avant la fermeture du dernier bureau de vote sur le territoire métropolitain. Il en est de même dans les départements d'outre-mer avant la fermeture du dernier bureau de vote dans chacun des départements concernés.
Rome est-elle en métropole ? Là est la question !

D'habitude je n'aime ni la polémique ni la politique, mais plus que tout je suis attaché à ma liberté d'expression ! Et j'ai une sainte horreur qu'on me dicte ce que je dois faire.


P.S. Tiens, puisque l'on parle de sondage, en voici un organisé par le journal Metro :


Pour l'instant, 62% des votants jugent archaïque l'interdiction de publier les sondages avant 20h. Mais bon, le scrutin n'est pas clos...

Je me demande vraiment pourquoi en France on croit toujours tout pouvoir résoudre avec les lois...

, , , , , , ,

mardi 17 avril 2007

La verticalisation des moteurs de recherche - suite

La verticalisation des moteurs de recherche - suite

[MàJ - 25 mai 2007] : conclusion

[MàJ - 18 avril 2007]

Après ma critique de Reportlinker, je m'attendais à recevoir un message de dénégation de la part des responsables du site, en revanche j'ai eu l'heureuse surprise de recevoir le courriel suivant, que je reproduis avec l'aimable autorisation de son auteur, Nicolas Bombourg :
Bonjour Jean Marie,

Je me permets de revenir vers vous pour donner suite à votre post sur notre service Reportlinker.
Si vous le souhaitez, je vous propose de vous inscrire gratuitement sur notre outil.

Vous pourrez y accéder pendant un mois. En échange, je vous demanderai, comme à tous les Beta-testeurs, de nous faire remonter toutes les bonnes idées qui vous viendront à l’utilisation de notre outil.

Je vous ferai également si vous le souhaitez remonter quelques informations concernant notre technologie. En effet, notre moteur est basé sur une technologie sémantique, générant à la volée des clusters basés sur les contenus des études identifiées, et permettant d’affiner les résultats sur 4 dimensions (langue, industrie, date de publication et zone géographique). À ma connaissance, Google CSE n’offre pas ces fonctionnalités.

Cette technologie est le fruit de 5 ans de R&D, a reçu le soutient de l’Anvar, ses coûts de développement sont aujourd’hui estimés à 2 M€.

Enfin, je suis également à votre disposition pour vous faire remonter des informations concernant les moteurs de recherche verticaux, et le Web 3.0 puisque notre société s’inscrit dans cette tendance. Vous en trouverez quelques extraits sur notre blog.

À l’image de notre site, ouvert depuis le début Avril, il est perfectible ;-)

Je suis à votre disposition pour en discuter par ailleurs, vous trouverez mes coordonnées ci-dessous. À bientôt,

Cordialement,
Nicolas
J'aime les gens qui jouent le jeu, je trouve cette démarche positive, ça va dans le bon sens. À mon tour j'accepte donc de bêta-tester le moteur pendant un mois, dans la plus grande impartialité, en faisant remonter mes observations à leur concepteur et je vous reviendrai ensuite avec un nouveau billet circonstancié sur ce nouveau moteur de recherche verticale. Dont l'idée m'avait séduit d'emblée, mais dont les conditions d'abonnement m'avaient immédiatement refroidi. En attendant je leur propose d'étoffer le volet "communication" de leur site, car ce qui semble couler de source pour eux est manifestement moins évident pour l'internaute lambda. D'où la première rédaction de cet article :

* * *

Depuis que j'ai publié mon dernier billet sur la montée en puissance des moteurs de recherche verticalisés, ou thématiques, ou spécialisés, etc., j'ai découvert Reportlinker, autre exemple de verticalisation d'outil de recherche qui répertorie pour l'instant 1,2 million d'études sectorielles en accès illimité... mais payant (on est d'ailleurs à la limite de l'abus de langage : illimité, certes, pourvu qu'on paye et qu'on renouvelle son abonnement chaque mois, pour la modique somme de 2 748,00 € à l'année !). Malheureusement, AMHA bien trop cher ! Encore un business model à la française...


Faire payer 129,00 € pour 24 heures (sic!) ou 229,00 € par mois pour permettre de télécharger des ressources gratuites (car j'imagine que la plupart sont accessibles gratuitement sur Internet), faut pas se moucher du pied !

Exemple : j'ai saisi "traduction" dans l'onglet de recherche, et la première page de résultats semble alléchante :


Problème, dès qu'on clique on arrive sur la page du "choix" de l'abonnement (conditions au 17 avril 2007)...

J'ai donc voulu tester le troisième résultat, dont le snippet dit textuellement : « Glossaire anglais-français 1 abbreviated sector breakdown ventilation sectorielle simplifiée; nomenclature simplifiée des secteurs abnormal » (238 pages).


Je l'ai repris tel quel et l'ai collé dans "mon moteur". Résultat, ça sort de suite et c'est gratuit.


Et comme vous pouvez le voir, le document fait bien 238 pages, donc pas d'erreur possible, c'est bien le même qui vous aurait coûté au bas mot 129,00 € chez ReportLinker.



Par simple curiosité, j'ai réitéré l'expérience avec les deux premiers résultats, qui en fait n'en sont qu'un seul, pour voir si je retrouvais le document sur Google avec les indications disponibles. D'abord, le binôme TRADUCTION + "profil de l'industrie" est très fréquent dans les études de marché canadiennes, dont la plupart sont publiées dans les deux langues. Dont acte. Quatrième résultat (puisqu'il est question de musique) :


Là aussi, 149 pages, c'est bien ça. À noter quand même que l'étude date du 30 septembre 2004, ce qui n'est plus tout jeune si on calcule en temps Internet. Et dans le lot de plus d'un million d'études "disponibles" annoncées, je me demande quelle est la part vraiment de première fraîcheur...

* * *

Sur le billet de Jean-Michel Billaut, source de cette info, les commentaires sont d'ailleurs plutôt aigres... Allez, venez chez moi, on fera ça à la bonne franquette :-)


P.S. Voilà encore un domaine où les anglo-saxons pourraient nous enseigner ce qu'il faut faire ... ou pas !

, , , , , , ,

vendredi 13 avril 2007

La verticalisation des moteurs de recherche

La verticalisation des moteurs de recherche

Suite...

[MàJ - 14 avril 2007] En attendant Google se verticalise ... dans la pub ! Entre le rachat de Doucleclick pour 3,1 Mds $ cash et celui d'Internet pour 2 455,5 Mds $ cash, que choisir ? Seule certitude : Micro$oft est vraiment de plus en plus loin. Bientôt ce ne sera plus Poulidor mais la voiture balai (sans aller jusqu'au cercueil !)...

* * *

Depuis que je travaille - intensément - à la conception de Translation's 2.0, "mon" moteur de recherche thématique dédié à la traduction et la terminologie multilingue (indexant près de 34 600 [catégories de] sites), chaque jour je suis amené à réfléchir sur le potentiel inépuisable et encore inexploré de la verticalisation des moteurs de recherche.

[3 600 : mise à jour, 26 sept. 2007
4 600 : mise à jour, 25 février 2008
]

En 11 mois (23 mars 07 - 25 février 08), les chiffres sont plutôt encourageants :
  • 20 678 requêtes
  • 32 786 visiteurs
  • 60 585 pages vues
  • 1 minute 10 secondes de permanence par visiteur


* * *

Au moment où la recherche est plus que jamais destinée à devenir le véritable système d'exploitation de l'Internet (Search is the OS, j'aime bien la traduction en français, particulièrement explicite dans ce cas...), au moment où le référencement tel qu'on le connaît est appelé, non pas à disparaître, mais à évoluer et se transformer en profondeur, au moment où dans le couple intégration / synchronisation Desktop - Webtop, le premier régresse chaque jour davantage derrière le second (l'ère de l'information quitte le bureau pour passer à l'internet), et Microsoft derrière Google, par voie de conséquence (même si les deux ne sont pas forcément comparables), au moment où l'heure est venue de changer nos modes de travail, il est probable, et même certain, que la verticalisation des moteurs de recherche jouera un rôle central dans cette redistribution des cartes, aussi radicale qu'inéluctable.

La chose n'est pas nouvelle, Danny Sullivan dressait déjà un état des lieux en 2002, mais certains signes donnent à penser que le phénomène s'accélère. Et s'il est vrai que les mastodontes de l'Internet prennent de plus en plus de poids, puisque les dix premiers sites mondiaux (les métayers du Web comme les appelle Nicolas Carr) se partagent 40% des pages vues sur l'ensemble du réseau, soit une progression de 29% de novembre 2001 à novembre 2006, il n'en reste pas moins que la mise à disposition (quasi-)gratuite... de leurs outils permet à l'internaute lambda tel que ... moi, et vous, et nous, non pas de faire jeu égal, mais au moins d'en bénéficier quasiment à coût zéro.

Une verticalisation, chère à Google pour d'autres raisons, qui permet de conjuguer pertinence et rapidité, deux éléments d'importance pour affiner le rapport signal-bruit des résultats d'environ ... 400 milliards de requêtes par an ! Ajoutez-y les nouveaux moteurs de la recherche sociale et, entre autres, le nouvel algorithme mis au point par Ask, ça nous promet de profondes mutations en perspective...

Perso j'en suis presque à 3 000 requêtes (pour plus de 4 000 pages vues) en moins de 3 semaines, ce qui est déjà une manière d'apporter ma modeste pierre à l'édifice !



... qui risque de se faire de plus en plus rare sur ce blog dans les semaines à venir...

Partager sur Facebook

, , , , , ,