samedi 3 juin 2006

Dotster.com assigné en justice pour cybersquatting massif

Dotster.com assigné en justice pour cybersquatting massif

Encore une fois, l'actualité me donne l'occasion de revenir sur le business des noms de domaine. Aujourd'hui, il s'agit d'une affaire de cybersquatting en masse dans laquelle est impliqué le registreur Dotster.com, déjà fort actif dans le domain kiting (puisqu'il se place au 7ème rang des bidonneurs toutes catégories, y compris pour les .INFO), accusé d'avoir mené des campagnes massives de cybersquattage ciblant des sociétés telles que Cingular Wireless, Disney, Ikea, Google, Neiman Marcus, Playboy, Marriott ou Verizon....

Dans les pièces jointes au dossier, la n° 6 est une liste de 11 pages truffées de noms cybersquattés sur 2 colonnes, dont deux pages presque entières uniquement pour Yahoo :


[MàJ connexe - 25 juin 2006] Puisqu'il en est question, je viens de découvrir cette info de la plainte en masse déposée par Yahoo qui poursuit les propriétaires de 1763 noms de domaine !

* * *

Pour le compte de deux des marques attaquées, Neiman Marcus et Bergdorf Goodman :


les cabinets d'avocats Christie Parker & Hale et Perkins Coie ont monté un dossier de 155 pages où ils démontent la combine, qui repose à la fois sur le cybersquatting et sur le modèle du j'essaie - je prends/je jette. La plainte reproche d'ailleurs à Dotster d'abuser de son statut de registreur pour vérifier les coquilles et faire le tri entre celles qui ont du potentiel et celles qui ne rapportent rien.

Le cybersquatting, né en 1994 lorsqu'un journaliste de Wired décida d'enregistrer mcdonalds.com, comme nous le rappelle M. Cédric Manara, a fait des petits depuis et gagné en sophistication : Dotster utilise en effet la période de grâce de 5 jours pour mesurer le trafic et ne garder que les plus rentables en termes de clics publicitaires.

En outre, le dossier rapporte les échanges de courriel avec un employé de Dotster pour marchander l'un des noms de domaines incriminés, BergmanGoodman.com :
- donnez-m'en 1 000 $
- je peux vous en payer 500 $
- OK, si vous voulez, affaire conclue pour 800 $ !
Après ça, M. Cédric Manara n'aura plus qu'à ajouter le logo de Dotster.com à sa galerie des (In)famous names in the domain business !

[MàJ - 10 juin 2006] Je m'en voudrais de taire ce commentaire, découvert hier dans un article de Forbes, alors que je rédigeais mon billet sur GoDaddy :
L'enregistrement de domaines n'est pas vraiment le business qui rapporte le plus aujourd'hui, ça permet juste de satisfaire un besoin... (Domain registration is not the most attractive business to be in today, but it does fulfill a need)
Signé : Kevin Kilroy, PDG de ... Dotster :-)



P.S. Quand j'aurai le temps, il faudra que je fasse un billet sur les différences avec le typosquatting, où les coquilles ne portent pas forcément sur des marques. C'est d'ailleurs la position soutenue par Google, qui défend ainsi son business lié aux noms de domaines :
Nous éliminons de notre réseau les sites qui violent la législation sur les marques, même si l'utilisation de noms avec coquilles ne prouve pas nécessairement une violation de cette législation.
Selon Rose Hagan, juriste en chef de chez Google chargée des marques, « Tant qu'il n'y a pas de confusion possible dans l'esprit des gens, la législation sur les marques n'a pas lieu d'être appliquée. »

(Google is defending its business practices, saying that it removes participating sites from its ad network if a trademark owner complains that those sites are confusingly similar -- even though close misspellings don't necessarily prove that a legal infringement has occurred.
"Unless it is confusing to somebody, trademark law doesn't apply," said Rose Hagan, Google's chief trademark lawyer.)
Un problème qui concerne aussi Go Daddy. En attendant, si vous souhaitez en savoir davantage sur le cybersquatting, voici une excellente ressource, signée Microsoft.

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